À la recherche de l’immortalité

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De l’importance du transhumanisme

Faut-il vaincre sa peur de la mort ou la mort elle-même ? Cette ques­tion a aujourd’hui des réponses de plus en plus concrètes avec le déve­lop­pe­ment du trans­hu­ma­nisme et la recherche de l’immortalité. Le sujet obnu­bile depuis des années. Du rêve à la réa­li­té, embar­quez pour un tour d’horizon de la vie éternelle. 

Netflix com­mence l’année 2018 avec un gros coup de pub et là-bas on ne fait pas les choses à moi­tié. Lors du CES 2018, la star­tup Psychosec pro­met à ses clients l’immortalité grâce à une sau­ve­garde de leur mémoire. Aussi folle et exci­tante que l’idée puisse paraître, il s’agissait fina­le­ment de la pro­mo­tion de la nou­velle série SF, Altered Carbon, en ligne le 2 février. On se retrouve en 2300, où la vie n’a plus le même sens et où l’on peut sto­cker sa mémoire et ses pen­sées dans une sorte de clé usb avant d’être trans­fé­rées vers un nou­veau corps. 

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© Psychasec
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© Altered Carbon

Si ce scé­na­rio relève de la fic­tion, Frédéric Beigbeder a, lui, vou­lu faire le tour de la ques­tion en par­tant à décou­verte de l’immortalité dans son nou­veau roman Une vie sans fin, paru en jan­vier der­nier. Il est prêt à tout. Se faire lasé­ri­ser le sang en Autriche, ren­con­trer le doc­teur Laurent Alexandre, en pointe sur le trans­hu­ma­nisme ou encore un scien­ti­fique de Harvard qui a réac­ti­vé un gène de mam­mouth … Le roman fait part de sa peur de la mort et tente de la contrer grâce à des tech­niques qui nous rap­pro­che­raient de l’immortalité.

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© Frédéric Beigbeder

Les patrons de la Silicon Valley n’ont d’ailleurs pas atten­du 2018 pour inves­tir dans ce domaine. Elon Musk, entre­pre­neur amé­ri­cain, tra­vaille déjà sur un implant céré­bral. Son “rival” Peter Thiel est per­sua­dé que les pre­miers hommes qui vivront mille ans sont déjà nés et fait tout pour en être. Il inves­tit dans des recherches scien­ti­fiques sur le pro­lon­ge­ment de la vie grâce à la mani­pu­la­tion géné­tique ou encore à la régé­né­ra­tion des tis­sus cel­lu­laires. Ray Kurzweil, “futu­riste” de Google en charge de l’intelligence arti­fi­cielle et de l’apprentissage auto­ma­tique, estime que d’ici une quin­zaine d’années la méde­cine per­met­tra d’ajouter un an d’espérance de vie par an grâce aux nano­tech­no­lo­gies et à l’intel­li­gence arti­fi­cielle. Reconnu pour ses pré­dic­tions pré­cises, il avance même qu’en 2029 les machines dépas­se­ront l’intelligence humaine, vu la vitesse à laquelle les tech­no­lo­gies évo­luent. Et s’il vient à mou­rir avant, il a pré­vu de se faire cryo­gé­ni­sé pour être rame­né à la vie le jour où sa pré­dic­tion se sera réalisée. 

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© Elon Musk
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© Peter Thiel
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© Ray Kurzweil

L’immortalité n’est pas née de la der­nière pluie. On n’a pas atten­du l’arrivée du trans­hu­ma­nisme pour ten­ter de défier les lois de la nature. Au IIème siècle avant J‑C., le pre­mier empe­reur de Chine Qin Shi Huang, à qui l’on doit la Grande Muraille, avait ordon­né à son admi­nis­tra­tion de trou­ver un élixir d’immortalité, en vain. Jusqu’à ce que la loca­li­té de Langya affirme tou­te­fois qu’“une herbe col­lec­tée sur une mon­tagne locale pro­met­teuse” pour­rait être la clé de l’élixir. Mais la mort de l’empereur en 210 avant J‑C. réfute cette décou­verte. Son obses­sion de la vie éter­nelle va jusqu’à la construc­tion d’une extra­or­di­naire armée de 8000 sol­dats en terre cuite. On pense que cette oeuvre tita­nesque, posi­tion­née dos à la tombe de l’empereur et face à l’entrée, devait pro­té­ger Qin Shi Huang pour son pas­sage vers l’au-delà.

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© Qin Shi Huang
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© Armée d’ar­gile dans le mau­so­lée sou­ter­rain de Xi’an